Le thème du temps pour la création de 2024 est « Espérer et agir avec la Création » et le symbole est « Les prémices de l’espérance », inspiré par la lettre de Paul aux Romains au chapitre 8 les v. 19-25.
La Création gémit dans les douleurs de l’enfantement
L’image biblique décrit la Terre comme une mère gémissant dans l’enfantement. Les temps que nous vivons montrent que nous ne comprenons pas la Terre comme un don de notre Créateur, mais plutôt comme une ressource à utiliser. Saint François d’Assise l’a compris quand il a fait référence à la Terre comme à notre sœur et à notre mère dans son Cantique des Créatures. Comment la Terre Mère peut-elle veiller sur nous si nous ne veillons pas sur elle? La Création gémit à cause de notre égoïsme et de nos actions non viables qui la blessent.
Avec notre sœur, la Terre Mère, les créatures de toutes sortes, y compris les humains, crient à cause des conséquences de nos actions destructrices qui causent la crise climatique, la perte de biodiversité, la souffrance humaine ainsi que la souffrance de la Création. Pourtant il y a de l’espoir et l’espérance d’un avenir meilleur. Espérer dans le contexte biblique ne signifie pas rester immobile et silencieux, mais plutôt gémir, pleurer et travailler ativement pour une nouvelle vie au milieu des luttes. Tout comme dans l’enfantement, nous vivons une période de douleur intense, mais une nouvelle vie arrive.
La Création attend la révélation des fils de Dieu
La Création et nous tous sommes appelés à prier le Créateur, à travailler ensemble pour un avenir d’espérance active et d’action. C’est seulement lorsque nous travaillons ensemble avec la Création que les prémices de l’espérance peuvent naître. La théologie paulinienne nous rappelle que la Création et l’humanité sont toutes les deux conçues au commencement dans le Christ et, par conséquent, sont confiées l’une à l’autre. La Création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu ! Les enfants de Dieu sont ceux qui tendent les mains vers le Créateur, qui se reconnaissent comme créatures humbles, pour prier et respecter Dieu, et, en même temps, pour aimer, respecter, prendre soin et apprendre du don de Dieu qu’est la Création. La Création n’est pas donnée à l’humanité pour qu’elle en use et en abuse, mais, plutôt, l’humanité est créée pour faire partie de la Création. Plus qu’une maison commune, la Création est également une famille cosmique qui nous appelle à agir avec responsabilité. C’est ainsi que les enfants de Dieu ont une vocation intrinsèque et un rôle important à jouer dans la révélation du royaume de justice. (…)
Les prémices de l’espérance
Une citation généralement attribuée à saint Augustin dit : «L’espérance a deux filles de toute beauté : la colère et le courage. La colère face aux choses telles qu’elles sont et le courage nécessaire pour les changer. » Alors que nous sommes les témoins des clameurs et des souffrances de la Terre et de toutes les créatures, laissons une sainte colère nous faire avancer vers le courage d’être pleins d’espérance et d’agir pour la justice. Nous croyons que l’Incarnation du Fils de Dieu nous sert de guide et nous permet de faire face à un monde perturbant. Dieu est avec nous dans nos efforts pour répondre aux défis du monde dans lequel nous vivons.
Il y a différentes formes d’espérance. Cependant, l’espérance n’est pas simplement de l’optimisme. Ce n’est pas une illusion utopiste. Ce n’est pas l’attente d’un miracle magique. L’espérance est la confiance que notre action a du sens, même si les résultats de cette action ne sont pas immédiatement visibles. L’espérance n’agit pas seule. Précédemment, dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul explique la relation étroite de l’espérance comme processus de maturation : «La persévérance produit la vertu éprouvée; la vertu éprouvée produit l’espérance» . La patience et la persévérance sont des alliées intimes de l’espérance. Ce sont les qualités qui mènent à l’espérance.