J’ai entendu parler d’Apeirogon pour la première fois à la radio, quand son auteur, Colum McCann, romancier et journaliste irlandais installé à New York, a déclaré quelque chose comme : « vous savez, j’ai été très marqué par le conflit en Irlande du nord. Je crois fermement qu’un jour ou l’autre, il y aura la paix en Israël. Ca ne peut pas se terminer autrement.» Nous étions certes des mois avant le 7 octobre 2023, mais ce point de vue m’a semblé tellement extraordinaire que j’ai été acheter le livre. Et quel livre !
A l’origine de cette histoire, il y a deux hommes.
Le premier s’appelle Rami Elhanan. Il est israélien. C’est un fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour. Sa fille Smadar a été tuée dans un attentat suicide alors qu’elle faisait du shopping avec des copines. Elle avait 13 ans.
Le deuxième s’appelle Bassam Aramin. Il est palestinien. Militant du Fatah, il a passé sept ans dans les prisons israéliennes. Sa fille Abir, 10 ans, est tuée par un soldat de Tsahal sur son trajet vers l’école.
Rami et Bassam sont nés pour se haïr. Leurs tragédies respectives vont au contraire les rapprocher.
Apeirogon est le récit de cette improbable amitié. Le roman est inclassable et dégage une étrange beauté. En mille et un paragraphes, il parvient à la fois à restituer l’incroyable complexité de ce conflit et à nous offrir une note d’espoir. C’est une belle victoire !
Apeirogon
Colum McCann
Belfond, 2020.
article de Sophie Gibaud
Merci de l’info
Je le réserve à la médiathèque de Fleury
Myriam