Proposition de carême de chrétiens unis pour la terre

Le carême, du mercredi 14 février au jeudi 28 mars cette année, est un temps de recentrement sur l’important de la vie. En marche vers la mort du Christ puis sa résurrection, nous avons l’assurance que l’espérance est présente même au plus noir de nos vies.

Le Carême pour la Terre, proposé par Chrétiens Unis pour la Terre, est un « carême écologique » (proposé chaque année par Chrétiens Unis pour la Terre depuis 2013 et par Église verte en 2018). Pour le carême 2024 il s’agit de se penser sur les dimensions de justice face à la crise écologique et ce carême s’organise cette année avec des partenariats multiples : Mouvement Laudato Si’, Secours Catholique, Réseau Saint Laurent, AnimaTerra, Chrétiens unis pour la terre, Mission populaire évangélique de France, Église verte, Paroisse EPUdF Terre Nouvelle (Marseille).

Alors que la situation écologique se fait de plus en plus préoccupante, Chrétiens unis pour la terre propose de vivre un temps de Carême avec une attention plus particulière pour celles et ceux qui, habituellement, ne sont pas considérés sur ce sujet : les plus pauvres, les exclus, les milieux populaires, les personnes qui sont les premières touchées par la crise… pour faire entendre leurs cris comme les cris de la Terre.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même (Luc 10,27)

Ce sont les chrétiens du Burkina Faso qui ont choisi le thème de la prochaine Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, du 18 au 25 janvier 2024.

Les chrétiens sont appelés à agir comme le Christ en aimant comme le Bon Samaritain, en montrant de la pitié et de la compassion pour ceux qui sont dans le besoin quelle que soit leur identité religieuse, ethnique ou sociale. Ce qui doit nous inciter à venir en aide aux autres, ce n’est pas l’identité commune, mais l’amour de notre «prochain». Toutefois, la vision de l’amour de notre prochain que Jésus nous présente est battue en brèche dans le monde d’aujourd’hui. Guerres dans beaucoup de régions, déséquilibres dans les relations internationales et inégalités causées par les ajustements structurels imposés par les puissances occidentales ou par d’autres agents extérieurs inhibent notre capacité d’aimer comme le Christ. C’est en apprenant à s’aimer les uns les autres au-delà de leurs différences que les chrétiens peuvent devenir des « prochains », comme le Samaritain de l’Évangile.

Plus d’info : https://unitedeschretiens.fr/semaine-de-priere-pour-unite-chretiens/

Epiphanie

Pour ce jours de l’Epiphanie, nous partageons cette prière partagée par Irène et Roland, reçue avec leurs voeux pour la nouvelle année.

Dis-moi, Seigneur, de quoi sera fait demain,
mon demain à moi, celui de ceux que j’aime ?
Tous ces demains semés d’espérance qui attendent de germer.

Les vois-tu, Seigneur ?
Les vois-tu ces espérances enfouies
au plus profond de nos jardins secrets,
là où personne n’entre, sinon Toi et Toi seul ?
Dis, les feras-tu éclore un jour
nos espérances en graine,
nos rêves, nos projets…
De quoi demain sera fait ?
Après tout qu’importe, puisque ta Présence, Seigneur, m’accompagnera au cœur de mes déserts,
comme au plus fort de mes joies.
Ta présence qui m’invite déjà à vivre aujourd’hui comme pour mieux réaliser demain.
Non, ne me dis pas, Seigneur, de quoi demain sera fait.

Dis-moi seulement que Tu es là.

ROBERT RIBER

Bonne année !

Prendre une année de plus, c’est vieillir… Sophie Hauvespre nous partage la méditation suivante, pour inventer nos routes en vieillissant une année de plus et en continuant de nous émerveiller ! Oui bonne année à chacune et à chacun…

Vieillir, le grand mot est lâché !

Vieillir nous inquiète souvent et notre imaginaire peut nous promettre un avenir peu radieux.
Perte des clés, perte des cheveux, perte de la vue, perte des mots, perte de mémoire, perte de vitalité, perte de l’autonomie… Tout cela nous effraie.
Ce qui est certain, c’est qu’il va falloir, à un moment ou à un autre, consentir à lâcher, à perdre…
Et pourtant, les mécanismes de vieillissement cellulaire sont en place dès le jour de notre naissance. Au fur et à mesure que les cellules se divisent, se multiplient et remplissent leurs fonctions, elles vieillissent. Ainsi, à mesure qu’elles vieillissent, notre corps a mis en place des moyens remarquables pour prendre soin des cellules vieillissantes et les remplacer par de nouvelles cellules. Mais à partir de 30 ans environ, notre corps manifeste déjà quelques signes qui vont demeurer ; nous n’en avons bien sûr pas conscience mais nous vieillissons progressivement. Et quand la dure réalité s’impose à nous au soir de notre vie, c’est difficile à intégrer. Et pourtant, nous pourrions considérer que
 « notre corps signale au monde entier que nous avons vécu
 une vie déjà bien remplie.»

Alors, quel chemin prendre si ce n’est celui de rassembler en nous ce qui constitue notre essentiel, ce qui nous donnera la saveur du jour nouveau.
 A chacun d’inventer sa route en fonction de ce qu’il lui sera donné de vivre mais avec la conviction que nos abandons, nos renoncements peuvent être porteurs encore de fruits.
Vieillir peut être le temps de s’émerveiller des toutes petites choses, de goûter à la lenteur, d’offrir son écoute à celui qui en a besoin, de rester curieux de ce qui s’agite et palpite autour de nous et en nous.
De rester bien vivant jusqu’au bout.

Elisabeth Jasserand aumônière d’hôpital.

Prière de Noël

Seigneur,

répand ta lumière sur celles et ceux qui, dans la nuit du doute et du découragement, te cherchent sans pouvoir te nommer…

… En ce Noël, nous te prions pour nos proches, nos ami-e-s, les membres de nos familles,

et particulièrement celles et ceux qui ne te connaissent pas

Seigneur,

toi le prince de la paix, suscite entre les hommes le désir d’instaurer une paix juste et durable…

… En ce Noël, nous te prions particulièrement pour les peuples Israéliens et Palestiniens

marqués par la violence de la guerre.

Seigneur,

guéris celles et ceux qui souffrent, réjouis par nos vies, celles et ceux qui sont tristes, délaissé-e-s, méprisé-e-s…

… En ce Noël, nous te prions particulièrement pour les malades

et pour celles et ceux qui ont été frappés par le deuil cette année.

Seigneur,

fais de nous des semeurs de paix, des artisans de justice, fais de notre terre une terre d’accueil…

… En ce Noël, nous te prions particulièrement pour les étrangers, les immigrés,

celles et ceux qui obligé-e-s de quitter leurs pays viennent vers nous.

Seigneur,

Donne nous l’émerveillement comme aux bergers,

Mets nous en marche comme les mages,

Donne nous de savoir accueillir comme Marie,

Et donne nous la louange comme à Siméon.

C’est vrai.

Des nouvelles de Church and Peace

« Noël c’est le moment où nous embrassons la vulnérabilité de Dieu » 

Soeur Mary Leddy

Voici une phrase pour le moins énigmatique et une injonction insolite : embrasser la vulnérabilité de Dieu ?
Le besoin de protection et la vulnérabilité se manifestent le plus souvent dans des situations extrêmement brutales. Les images d’Ukraine, d’Israël/Palestine et de nombreux autres endroits du monde ne cessent de nous en faire prendre conscience.
Le message que transportent ces images est que les victimes ont besoin de protection, de sécurité, ce qui se traduit au quotidien par des bombes, des chars, des obus, des murs et des frontières.
Mais sommes-nous capables de voir autre chose, quand nous sommes confrontés à ces images ? Sommes-nous capables de percevoir cet autre message : cessez enfin de vouloir nous protéger par les armes qui provoquent tant de souffrance et de destruction et qui suscitent invariablement la riposte, violente elle aussi.Des parents israéliens qui ont perdu un enfant dans des attentats terroristes du Hamas palestinien et des parents palestiniens dont les enfants ont été tués par des soldats israéliens expriment ensemble leur blessure morale, leur deuil. Ils ont fondé l’organisation Parents Circle. Leur message : mettez fin à la haine ! Elle ne fera pas revivre nos enfants. Notre responsabilité commune est de rompre ce cycle infernal de la violence et de la contre-violence !
Ce message-là, l’enfant dans la crèche nous le fait entendre. Regardez : voici un être humain, un petit enfant qui a besoin des autres. Protégez cet enfant, protégez chaque être humain et tout particulièrement ceux qui sont les plus faibles et les plus vulnérables.
La vulnérabilité de Dieu est l’antithèse des systèmes de sécurité militaires et de la course mondiale aux armements qui engloutit chaque année des sommes colossales et fait grimper toujours plus haut la spirale de la haine, des menaces, des attaques et de la vengeance. « En Jésus-Christ, Dieu s’est désarmé », dit la théologienne Dorothee Sölle.C’est le grand défi que nous lance son existence marquée par la vulnérabilité : celui de prendre le risque de notre propre vulnérabilité. Celle-ci nous accompagnera tout au long de notre vie, malgré tous les systèmes de sécurité.Si nous acceptons de reconnaître notre commune vulnérabilité et notre besoin de protection, nous deviendrons de plus en plus responsables, non seulement envers nous-mêmes, mais aussi envers l’autre, l’étranger, et nous nous encouragerons mutuellement à coopérer plutôt qu’à nous affronter, à aller les uns vers les autres plutôt qu’à ériger des murs entre nous.
Je vous adresse toutes mes salutations, en ces temps si sombres, avec les paroles d’un choral de l’Oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach :

Apparais, ô lumière du matin,
Et laisse poindre le ciel !
Vous, les bergers, n’ayez pas peur,
Car l’ange vous dit
Que ce faible petit garçon
Sera notre réconfort et notre joie,
En plus il contraindra Satan
Et apportera la paix – enfin !

Au nom du Conseil d’administrationAntje Heider-Rottwilm
présidente Church and Peace e.V.

Le dernier numéro de Nouvelles est paru

Le numéro de Nouvelles de l’avent et de Noël devrait arriver dans vos boites aux lettres prochainement.

Avec dedans : Une méditation sur Noël, un conte de Noël , histoire du mage aux mains vides, les échos du CRAC, l’annonce des samedis de Caulmont, quelques notes oecuméniques, une lecture partagée, quelques graines de tagète, un livre de cuisine, mais pas que, un peu d’humour, et des prières

Echo du synode régional de l’EPUdF

Synode : photo de l'assemblée

Le 11 ème synode régional de l’Eglise Protestante Unie en Centre-Alpes-Rhône s’est tenu à Vogué sur la rive de l’Ardèche. Caulmont est membre du collège des Communautés Oeuvres et Mouvements reconnu par l’EPUdF. A ce titre nous sommes invités au Synode. Benoît, prieur de Caulmont s’y rend chaque année. Cette année il s’est tenu du 10 au 12 novembre. Le sujet principal portait sur les ministères dans l’église. C’est un temps d’échanges fraternels très enrichissant !

Dans la bibliothèque : Apeirogon – Je crois fermement qu’un jour ou l’autre, il y aura la paix en Israël

J’ai entendu parler d’Apeirogon pour la première fois à la radio, quand son auteur, Colum McCann, romancier et journaliste irlandais installé à New York, a déclaré quelque chose comme : « vous savez, j’ai été très marqué par le conflit en Irlande du nord. Je crois fermement qu’un jour ou l’autre, il y aura la paix en Israël. Ca ne peut pas se terminer autrement.» Nous étions certes des mois avant le 7 octobre 2023, mais ce point de vue m’a semblé tellement extraordinaire que j’ai été acheter le livre. Et quel livre !

A l’origine de cette histoire, il y a deux hommes.

Le premier s’appelle Rami Elhanan. Il est israélien. C’est un fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour. Sa fille Smadar a été tuée dans un attentat suicide alors qu’elle faisait du shopping avec des copines. Elle avait 13 ans.

Le deuxième s’appelle Bassam Aramin. Il est palestinien. Militant du Fatah, il a passé sept ans dans les prisons israéliennes. Sa fille Abir, 10 ans, est tuée par un soldat de Tsahal sur son trajet vers l’école.

Rami et Bassam sont nés pour se haïr. Leurs tragédies respectives vont au contraire les rapprocher.

Apeirogon est le récit de cette improbable amitié. Le roman est inclassable et dégage une étrange beauté. En mille et un paragraphes, il parvient à la fois à restituer l’incroyable complexité de ce conflit et à nous offrir une note d’espoir. C’est une belle victoire !

Apeirogon
Colum McCann
Belfond, 2020.

article de Sophie Gibaud